Mercredi 31/01 - Ouvrages présentés au cours de la séance :

 

Jules – Didier van Cauwelaert (2015)

« Zibal est un petit génie. Ses inventions auraient d'ailleurs pu lui rapporter des millions mais tout le monde n est pas doué pour le bonheur et Zibal, malgré ses diplômes, se retrouve à 42 ans vendeur de macarons à l'aéroport d Orly.

Un jour, devant son stand, apparaît Alice, une jeune et belle aveugle qui s'apprête avec son labrador Jules à prendre l'avion pour Nice où elle doit subir une opération pour recouvrer la vue. L'intervention est un succès mais, pour Jules, affecté à un autre aveugle, c'est une catastrophe. Jules fugue, retrouve Zibal et, en moins de vingt-quatre heures, devient son pire cauchemar : il lui fait perdre son emploi, son logement, ses repères. Compagnons de misère, ils n'ont plus qu une seule obsession : retrouver Alice. »

 

Un livre charmant pour combattre la morosité ambiante. Les personnages sont attachants, à commencer par le fameux chien Jules, qui bouscule la vie des protagonistes et les font se retrouver malgré les difficultés.

 

Aussi recommandés, du même auteur :

Les témoins de la mariée

Double identité

 

La Tresse – Laeticia Colombani (2017)

« Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.

Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.

Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.

Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est réservé et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.

Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté. »

 

Le récit de ces destins de femmes est savamment orchestré afin que le lecteur découvre subtilement ce qui peut bien les lier. Un livre alternant les points de vu et chargé d’émotions.

 

À voir aussi :

l’adaptation filmique par l’auteur

 

 

Lundi Mélancolie – Nicci French (2012)

« Frieda, psychanalyste, s'inquiète pour l'un de ses patients : Alan, désespéré de na pas être père, il rêve toutes les nuits d'un petit garçon. Son petit garçon. Un fils qui lui ressemblerait, roux, comme lui quand il était jeune. Et comme Matthew, 5 ans, disparu à la sortie de l'école quelques jours plus tôt. Simple coïncidence ? Malgré le scepticisme de la police Frieda est bien décidée à mener l'enquête. Et si les rêves d'Alan sont des preuves, ils ont tout d'un cauchemar. »

 

Une construction particulière qui mêle différents faits divers de chapitre en chapitre, jusqu’à ce que les affaires s’entremêlent et apportent des éléments qui permettent de faire toute la lumière.

 

Ceci est le premier tome d’une série de 8 livres.

 

Série Capitaine Coste – Olivier Norek (2014-2023)

« Un policier qui avait l'habitude de la violence de la banlieue parisienne et qui se retrouve au bord du gouffre.  

Tome 1 : Code 93

Un cadavre, émasculé, qui rouvre les yeux sur la table d'autopsie. Un portable qui se met à sonner dans le corps d'un jeune toxico, mort de brûlures inexplicables. Malgré quinze ans de terrain en Seine-Saint-Denis, Victor Coste, capitaine de police, se prépare au pire.
Et que penser de ces lettres anonymes qui dessinent une première piste : celle d'un mystérieux dossier, le "Code 93" ? »

 

La série d’enquêtes de Victor Coste nous plongent dans un monde dangereux et haletant. Code 93 est le premier de la série, et le dernier paru, « dans les brumes de Capelans » nous entraîne à St Pierre et Miquelon pour un changement complet d’atmosphère. Très bien écrite, cette série mérite le détour, ainsi que les autres romans de Norek.

 

Aussi recommandés, du même auteur :

Entre deux mondes

Surface

 

 

Indians ! – Plusieurs auteurs (2022)

« Les plus grands auteurs de BD Western réunis autour d'une histoire commune. Celle du peuple indien. Le grand chef Shawnee Tecumseh dit un jour : « Vendre la terre ? Et pourquoi pas vendre l'air, les nuages et la grande mer ? Est-ce que le Grand Esprit ne les a pas créés pour que tous ses enfants en profitent ? » Lorsque Christophe Colomb pose le pied sur une île des Bahamas, on estime à plus de 840 000 la population indienne en Amérique du nord. Quatre siècles plus tard, on ne recense plus que 243 000 survivants parqués dans les réserves du gouvernement américain. En 1823, la cour suprême des États-Unis d'Amérique déclare : « Le droit de conquête s'acquiert et se maintient par la force. » Tout est dit... Entre 1778 et 1871, plus de 370 traités sont signés avec les tribus indiennes, puis bafoués, trahis par le gouvernement américain.  »

 

Les trois bandes dessinées de cette série d’anthologie reprennent les codes et la mythologie entourant le far west. Servis par différents auteurs, avec des histoires qui parfois se répondent et parfois non, les ouvrages permettent un incroyable tour d’horizon du genre.

 

Dans la même série :

Go West, young man

Gunmen of the West

 

La bibliomule de Cordoue – Lupano et Chemineau (2021)

« Califat d'Al Andalus, Espagne, année 976.
Voilà près de soixante ans que le califat est placé sous le signe de la paix, de la culture et de la science. Le calife Abd el-Rahman III et son fils al-Hakam II ont fait de Cordoue la capitale occidentale du savoir. Mais al-Hakam II meurt jeune, et son fils n'a que dix ans. L'un de ses vizirs, Amir, saisit l'occasion qui lui est donnée de prendre le pouvoir. Il n'a aucune légitimité, mais il a des alliés. Parmi eux, les religieux radicaux. Le prix de leur soutien est élevé : ils veulent voir brûler les 400 000 livres de la bibliothèque de Cordoue. 

La veille du plus grand autodafé du monde, Tarid, eunuque grassouillet en charge de la bibliothèque, réunit dans l'urgence autant de livres qu'il le peut, les charge sur le dos d'une mule qui passait par là et s'enfuit par les collines au nord de Cordoue, dans l'espoir de sauver ce qui peut l'être du savoir universel. »

 

Une bande dessinée puissante sur l’importance du savoir et de sa préservation face à la tyrannie. Les protagonistes se retrouvent embarqués dans une quête qui semble a priori futile – quelques ouvrages sauvés face à l’immense collection perdue – mais qui est nécessaire car elle touche à des enjeux fondamentaux.

 

L’Histoire de Jerusalem – Lemire et Gaultier (2009)

« Il y a 4 000 ans, Jérusalem était une petite bourgade isolée, perchée sur une ligne de crête entre la Méditerranée et le désert. Aujourd’hui, c’est une agglomération de presque un million d’habitants, qui focalise les regards et attire les visiteurs du monde entier.
Entre-temps, les monothéismes y ont été inventés, les
plus grands conquérants s’en sont emparé, les plus grands empires s’y sont affrontés. Tour à tour égyptienne, perse, juive, grecque, romaine, byzantine, arabe, croisée, mamelouke, ottomane, anglaise,
jordanienne, israélienne et palestinienne, Jérusalem est au cœur des intérêts et des passions du monde. Berceau du judaïsme, du christianisme et de l’islam, elle est aujourd’hui une capitale spirituelle pour plus de la moitié de l’humanité.  »

 

Incroyablement détaillée et documentée, cette bande dessinée tient plutôt du documentaire. Portée par la narration de l’olivier millénaire trônant au sommet du fameux Mont des Oliviers, la bande dessinée reprend l’histoire de la ville de ses humbles origines de halte pour les bergers aux tout début du XXIème siècle. Une lecture essentielle pour replacer l’actualité dans son contexte historique !

 

Mercredi 28/02 - Ouvrages présentés au cours de la séance :
 

 

 

Les fables de sang - Arnaud Delalande (2009)

 

Un tueur en série dans les jardins de Versailles, sous Louis XVI. Une jeune reine menacée. Un agent secret vénitien. Des fables au goût de sang. Des espions anglais, des inventions diaboliques, des secrets d'alcôve, des crimes énigmatiques, des histoires que vous n'oublierez jamais.

 

Dans un style simple mais adroit, le récit entremêle l’enquête policière et le roman d’espionnage dans un contexte historique, sans perdre son lecteur. Une bonne suggestion pour les amateurs de Jean-François Parot.

 

Ceci est le tome 2 d’une trilogie

A voir aussi, les aventures du protagoniste en BD

 

Le club des amateurs de romans policiers - C.A Larmer (2023)

 

Il en faut peu à Alicia Finlay pour être heureuse : un bon petit plat de sa sœur, un verre de vin rouge et un roman policier bien ficelé. Il ne lui manque qu’une seule chose pour que son bonheur soit parfait : pouvoir partager sa passion pour les grands du polar. Aussi décide-t-elle de créer un groupe de lecture qui leur serait dédié. Très vite, les premières candidatures arrivent et bientôt sept membres forment le tout nouveau Club des amateurs de romans policiers.
Chez Alicia, tout est prêt pour leur première réunion : le thé infuse, les toasts sont au chaud. Mais, tandis que les discussions portent sur Les Vacances d’Hercule Poirot, l’un des invités a l’esprit ailleurs. Il n’est pas là par hasard, il a un plan diabolique. Bientôt, un des membres du club est victime d’une tentative d’homicide. Puis un autre disparaît. L’équipe décide de mener l’enquête…

 

Une série de romans de cozy mystery avec son lot de personnages hauts en couleurs et sympathiques se retrouvant embarqués dans la résolution d’un meurtre. Cette série a la particularité de jouer sur une amusante mise en abîme. En effet, les protagonistes sont eux-mêmes passionnés de romans policiers, et l’auteur joue ainsi sur les parallèles avec les œuvres d’Agatha Christie, bien connus des lecteurs.

 

Deux tomes traduits et publiés en français

 

 

Babybox - Jung (2018)

 

« À l'âge de quatre ans, Claire a quitté la Corée du Sud et vit aujourd'hui en France. Elle a un petit frère, Julien, dix ans. Soudain, un drame se produit... Leurs parents ont un grave accident de voiture : leur mère décède et leur père tombe dans le coma. Claire découvre alors une boîte cachée au fond d'un tiroir. À l'intérieur : des photos de sa mère, jeune, un petit bracelet de naissance ainsi qu'un dossier médical. Tout se bouscule en elle : elle comprend qu'elle a été adoptée...

À Séoul, les nouveau-nés peuvent être déposés, anonymement, dans une boîte encastrée dans un mur : la babybox. Et à sa création, un petit garçon, Min-ki, y a été déposé. Se pourrait-il que la babybox ait scellé les destinées de Claire et de Min-ki, et qu'elles se révèlent salvatrices pour l'un comme pour l'autre ? »

 

Un récit centré autour d’un mystère : celui des origines du personnage qui cherche à les comprendre, à les retracer, et servi par un très beau graphisme en noir et blanc accentué par de subtiles touches de rouges.

 

Sheriff of Babylon - Mitch Gerads (2018)

 

Le règne de Saddam Hussein est terminé. Les Américains sont aux commandes, et pourtant rien ne semble sous contrôle. Dans la Green Zone, Christopher Henry, l'ancien policier de San Diego devenu instructeur militaire, le sait mieux que quiconque. Envoyé sur place pour former une nouvelle force de police irakienne, il apprend le meurtre de l'une de ses recrues dont le corps a été retrouvé sur la Grand Place. Épaulé de Sofia, une Irakienne élevée en Amérique, et de Nassir, un vétéran de la police baghdadi, il débute l'une des enquêtes les plus périlleuses de sa vie.

 

Cette bande dessinée est très intéressante, avec un beau graphisme, mais elle est extrêmement complexe car elle raconte des événements et un contexte historiques qui le sont tout autant. Plusieurs lectures sont même nécessaires pour en saisir toutes les nuances.

 

Céleste tome 1 - Chloé Cruchaudet (2022-23)

 

Grâce à de multiples sources, Chloé Cruchaudet tisse le portrait dévoué et passionné de Céleste Albaret, gouvernante et parfois secrétaire de Marcel Proust jusqu'à sa mort, en 1922. Elle révèle leur lien, l'écrivain sous toutes ses aspérités, l'atmosphère d'une époque et les dessous de la construction d'une fiction. Monde réel et monde fantomatique s'entremêlent pour nourrir ce sublime diptyque.

 

Le récit du point de vue de la fidèle gouvernante de Marcel Proust de sa rencontre et son travail auprès du grand écrivain. On le découvre intelligent, sensible, mais également fragile et presqu’enfantin. La temporalité joue sur plusieurs plans : les souvenirs d’enfance auxquels Proust tente de donner leur future forme littéraire, la cohabitation entre lui et Céleste, qui est racontée par celle-ci vieille dame en 1956, et notre regard à nous, lecteurs, dans le présent. Et toujours, en filigrane, ce temps perdu… ou retrouvé.

 

Frontier - Guillaume Singelin (2023)

 

Quand la Terre suffoque de par l'exploitation de ses dernières ressources, l'humanité se tourne vers un nouveau territoire, l'espace, au-delà des planètes du système solaire : « La Frontière ».
Dans cette nouvelle ruée vers l'or, trois destinées s'entremêlent : Ji-soo, scientifique passionnée par l'inconnu ; Camina, mercenaire fougueuse et enjouée ; et Alex, un mineur qui n'a jamais connu la Terre.
Ce récit d'aventure narre le parcours tumultueux de ce trio, mais aussi de leur quotidien, celui de vivre dans un nouveau monde. Il pose la question d'une nouvelle humanité complètement déconnectée de son berceau, la Terre, pour se tourner uniquement vers les étoiles.

 

Un graphisme a priori enfantin pour ce one-shot, mais il ne faut pas s’y tromper, c’est bien un récit mature qui est proposé au lecteur. Il est en effet question de course aux ressources, de colonisation de l’espace, mais également d’amitiés et de beaux sentiments.

 

La servante du seigneurJean-Louis Fournier (2013)

 

Après les récits bouleversants et drôles consacrés à son père, ses deux fils handicapés et sa femme disparue, Jean-Louis Fournier poursuit son oeuvre de greffier de la famille. Cette fois, c’est à Marie, sa fille unique, qu’il adresse une lettre coupante et déchirante, les mots d’un père désemparé qui a égaré sa fille. Un père en colère aussi, qui cherche à comprendre pourquoi, du jour où Marie, avant si charmante et drôle, est partie « rejoindre Jésus » avec celui qu’il nomme « Monseigneur », elle est devenue odieuse et grise. Pourquoi, surtout, depuis qu’elle vit auprès d’un « allumeur de réverbères qui n’éclaire pas », elle laisse son père dans le noir.

 

Fournier produit ici un récit autobiographique, dans la droite lignée de ses précédents, avec un style percutant et un humour noir qui traduisent bien le déchirement qu’il a pu éprouver et l’espoir de voir la situation se rétablir.

 

 

 

Le puy du fauxplusieurs auteurs (2022)

 

Une mise au point historique consacrée au spectacle du parc d'attractions du Puy du Fou présentant une histoire de France romancée, réinventée et erronée. Les auteurs passent au crible les erreurs historiques et les biais politiques présents dans ce divertissement. Le tout au service d'une propagande diffuse qu'il s'agit de repérer si on veut la combattre.

 

Cet essai a créé la polémique à sa sortie en dénonçant les pratiques du célèbre parc d’attraction du Puy du Fou, que les auteurs accusent de véhiculer d’énormes contre-sens historiques au service d’une vision réactionnaire de l’histoire de France. Il est intéressant pour les gens s’intéressant à l’histoire (et aux historiens) et à la vulgarisation, ou à la mise en spectacle de celle-ci.

 

BaracoonZora Neale Hurston (2009)

 

En 1927, la jeune anthropologue Zora Neale Hurston part en Alabama rencontrer Cudjo Lewis. À quatre-vingt-six ans, Cudjo est l’ultime survivant du dernier convoi négrier qui a quitté les côtes du Dahomey pour l’Amérique. Pendant des mois, Zora Neale Hurston va recueillir sa parole, devenir son amie, partager ses souffrances. Le témoignage de Cudjo restitue comme nul autre la condition d’un esclave : de sa capture en 1859 à sa terrifiante traversée, de ses années d’esclavage jusqu’à la guerre de Sécession, puis son combat pour son émancipation.

 

Hurston est une anthropologue et romancière émérite de la première moitié du vingtième siècle, à une époque où des intellectuels et sociologues fourniront un travail essentiel qui sera repris par le Civil Rights Movement jusqu’à nos jours. Elle livre ici un témoignage crucial pour comprendre la population afro-américaine et ses origines, et les années post guerre de sécession qui ne l’a hélas pas libérée entièrement.

Mercredi 27/03 - Ouvrages présentés au cours de la séance :

 

 

Ainsi soit Olympe de Gouges – Benoîte Groult (2013)

"Parce qu'elle a été la première en France en 1791 à formuler une 'Déclaration des Droits de la Femme' qui pose dans toutes ses conséquences le principe de l'égalité des deux sexes. Parce qu'elle a osé revendiquer toutes les libertés, y compris sexuelle ; réclamer le droit au divorce et à l'union libre ; défendre les filles-mères et les enfants bâtards, comprenant que la conquête des droits civiques ne serait qu'un leurre si l'on ne s'attaquait pas en même temps au droit patriarcal. Parce qu'elle a payé de sa vie sa fidélité à un idéal."

 

Cet ouvrage de Benoîte Groult est à la fois une biographie de l’une des premières féministes modernes du monde, présentant sa vie et ses combats, et la re-publication de ses écrits, dans le style de son époque. Une bonne façon de découvrir la figure historique, mais également son combat et ses revendications, pour certaines encore actuelles.

 

Le roman de Louise – Henri Gougaud (2014)

Jusqu'à sa mort en 1905 à 75 ans, Louise Michel, surnommée « La Vierge rouge », lutta pour les droits de l’homme, la justice sociale et le soutien à ceux qui manquent de tout.

Née en 1830 d’une servante et fille mère, Louise est dès l’enfance une écorchée vive à la personnalité affirmée, que les douleurs des autres enragent.

Institutrice, elle développe à Paris, où elle arrive en 1856, une activité littéraire pédagogique, politique et activiste jusqu’à la Commune, à laquelle elle participe en première ligne.

 Capturée, déportée en Nouvelle Calédonie, elle revient en France en 1880 où elle multiplie les manifestations, suivies d’emprisonnements.
Toute sa vie, elle se voudra au service des pauvres. Sainte ? Peut-être, mais rouge. Anarchiste, violente, intraitable, épuisante parfois pour ceux qui la suivent, généreuse à la folie, elle a voulu changer la vie de son siècle.

 

Une biographie de Louise Michel qui constitue une bonne entrée en matière pour les lecteurs ne connaissant pas vraiment sa vie, ou qui souhaiteraient se rafraichir la mémoire, mais qui pourrait laisser les plus connaisseurs sur leur faim.

 

 

Les détectives du Yorkshire – Julia Chapman (2018 - …)

 

Quand Samson O'Brien débarque sur sa moto rouge à Bruncliffe, dans le Yorkshire, pour y ouvrir son agence de détective privé, la plupart des habitants voient son arrivée d'un très mauvais œil. De son côté, Delilah Metcalfe, génie de l'informatique au caractère bien trempé, tente de sauver de la faillite son site de rencontres amoureuses. Pour cela, elle décide de louer le rez-de-chaussée de ses locaux. Quelle n'est pas sa surprise quand son nouveau locataire se révèle être Samson - et qu'elle découvre que son entreprise porte les mêmes initiales que la sienne !

Les choses prennent un tour inattendu lorsque Samson met au jour une série de morts suspectes dont la piste le mène tout droit... à l'agence de rencontres de Delilah !

 

A mi-chemin entre le cozy mystery et le roman policier plus classique, la série des Détectives du Yorkshire met en scène un duo d’enquêteurs dans la région rurale du nord de l’Angleterre. L’intrigue est bien construite et le spersonnages un peu moins monodimensionnels que dans certaines séries de cozy-mystery.

 

Ceci est le tome 1 d’une série de 9 livres (traduits en français)

 

Sa majesté mène l’enquête – S. J. Bennett (2023 - …)

Windsor, printemps 2016. La reine Elisabeth II s'apprête à célébrer ses 90 ans. Mais au lendemain d'une soirée dansante, un pianiste russe est retrouvé pendu dans sa chambre, quasiment nu. So shocking!
Lorsque les enquêteurs commencent à soupçonner le personnel du château, Sa Majesté, persuadée qu'ils font fausse route, décide de prendre les choses en main.

Mais être reine a ses inconvénients, notamment celui de ne pas passer inaperçue. .
C'est donc Rozie, sa secrétaire particulière adjointe, qui va l'aider à démêler ce sac de nœuds...

 

Une série de romans policiers « cozy mysteries » un peu loufoques car c’est ici feu la Reine d’Angleterre Elisabeth II qui se retrouve à enquêter sur des crimes perpétrés dans ses diverses résidneces royales. Rédigés dans un style léger et drôle, parfait pour une lecture sympathique.

 

Ceci est le tome 1 d’une série de 4 livres (traduits en français)

 

 

L’ombre d’un traitre – Nathalie Saint-Cricq (2023)

18 juin 1960, Paris. Désiré, jeune orphelin et journaliste débutant à France-Soir, se retrouve malgré lui au coeur d'une ténébreuse affaire qui va changer sa vie.

Quinze héros de la France combattante choisis à la Libération font leur entrée solennelle dans la crypte du mont Valérien, ainsi que l'a voulu le général de Gaulle. C'est un grand moment d'histoire nationale. Pourtant, dans l'ombre, c'est le branle-bas de combat : il semblerait qu'un traître, Robert B., figure parmi les cercueils.

Pour Désiré, le scoop de sa vie se transforme vite en un engrenage bien plus complexe qu'il ne l'avait imaginé. Coups bas, menaces... on veut le faire taire. Aidé de l'énigmatique résistant Henri de Prévôté, de son ingénieuse fiancée Colette ou encore d'un fantasque patron de bistrot, l'apprenti reporter ira jusqu'au bout pour percer le mystère de ce secret d'État, quitte à se voir confronté aux zones d'ombre de son propre passé.

 

La journaliste politique cède ici sa place à la romancière et nous propose un récit, certes, mais pas si fictionnel que ça. En effet, le point de départ de ce roman est un fait réel historique. La narration est haletante, le style maitrisé, et  nous emporte dans les époques décrites, entre les années 60 et la seconde guerre mondiale.

 

Mais leurs yeux dardaient sur Dieu – Zora Neale Hurston (en fr. 2018)

Janie avait seize ans. Un feuillage vernissé et des bourgeons tout près d’éclore et le désir de prendre à bras-le-corps la vie, mais la vie semblait se dérober. Où donc étaient-elles, ses abeilles chanteuses à elle ? … Du haut des marches elle scruta le monde aussi loin qu’elle put, et puis elle descendit jusqu’à la barrière et s’y pencha pour contempler la route de droite et de gauche. Guettant, attendant, le souffle écourté par l’impatience. Attendant que le monde vienne à se faire. » Il ne faudra pas moins de trois mariages et trois vies – le vieux Logan Killicks et ses sentiments trop frustes, le fringant Joe Starks et ses ambitions politiques dévorantes, puis la promesse d’égalité, l’étreinte d’amour et le frisson extatique qu’incarne Tea Cake – pour permettre à Janie d’atteindre toute la mesure de son rêve d’émancipation et de liberté.

 

Un autre ouvrage de l’anthropologue afro-américaine du début du Xxème siècle déjà évoquée, mais cette fois non pas avec un essai/témoignage, mais avec un roman. On suit le personnage principal, une femme métisse cherchant à vivre sa vie pleinement et comme elle le souhaite, mais limitée par la société de son temps. L’auteure s’attache à retrouver la façon de parler des gens, et le travail stylistique est très impressionant.

 

Ce genre de petites choses – Claire Keegan (2020)

En cette fin d’année 1985 à New Ross, Bill Furlong, le marchand de bois et charbon, a fort à faire. Aujourd’hui à la tête de sa petite entreprise et père de famille, il a tracé seul sa route : élevé dans la maison où sa mère, enceinte à quinze ans, était domestique, il a eu plus de chance que d’autres enfants nés sans père.

Trois jours avant Noël, il va livrer le couvent voisin. Le bruit court que les sœurs du Bon Pasteur y exploitent à des travaux de blanchisserie des filles non mariées et qu’elles gagnent beaucoup d’argent en plaçant à l’étranger leurs enfants illégitimes. Même s’il n’est pas homme à accorder de l’importance à la rumeur, Furlong se souvient d’une rencontre fortuite lors d’un précédent passage : en poussant une porte, il avait découvert des pensionnaires vêtues d’horribles uniformes, qui ciraient pieds nus le plancher. Troublé, il avait raconté la scène à son épouse, Eileen, qui sèchement lui avait répondu que de telles choses ne les concernaient pas.

Un avis qu’il a bien du mal à suivre par ce froid matin de décembre, lorsqu’il reconnaît, dans la forme recroquevillée et grelottante au fond de la réserve à charbon, une très jeune femme qui y a probablement passé la nuit. Tandis que, dans son foyer et partout en ville, on s’active autour de la crèche et de la chorale, cet homme tranquille et généreux n’écoute que son cœur.

 

Keegan, professeure d’écriture créative, montre ici toute l’étendue de son talent en livrant un récit extrêmement riche dans un livre relativement court. La phrase est précise, juste, subtile. Rien n’est superflu ou laissé au hasard, et tout dans le style est au service d’un récit bouleversant sur un aspect terrible et traumatique de l’histoire irlandaise récente.